Paul Verlaine: Romances sans paroles



Ariettes oubliées, III

Il pleut doucement sur la ville.
(ARTHUR RIMBAUD)

I 
2
 
4

Il pleure dans mon cœur
Comme il pleut sur la ville,
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon cœur ?

II 
6
 
8

O bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits !
Pour un cœur qui s'ennuie
O le chant de la pluie !

III 
10
 
12

Il pleure sans raison
Dans ce cœur qui s'écœure.
Quoi ! nulle trahison ?
Ce deuil est sans raison.

IV 
14
 
16

C'est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi,
Sans amour et sans haine,
Mon cœur a tant de peine !

(1ère édition. - Sens : impr. de M. L'Hermitte, 1874;  Gallica)
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